Communiqué10.07.2023

SOUTENEZ L’INITIATIVE POUR UN  SALAIRE MINIMUM  CANTONAL POUR VIVRE DIGNEMENT DE SON TRAVAIL 

Après un appel lancé par Ensemble à Gauche le 10 mai 2022, un comité unitaire s’est constitué, rassemblant la quasi totalité des forces de la gauche syndicale et politique, soutenu par des associations. Un an plus tard, le 12 mai 2023, il a lancé une double initiative pour un salaire minimum cantonal : L’une, constitutionnelle, qui propose d’ancrer le principe dans la Constitution ; l’autre, législative, qui propose une nouvelle loi instituant un salaire minimum de CHF 23.- brut et détaillant son application. Le délai de récolte de 4 mois se terminera le 12 septembre prochain. Aidez-nous à atteindre le nombre de signatures requis en signant et en faisant signer autour de vous !

Les feuilles de signature, même incomplètes, sont à renvoyer au plus vite et avant le 12.09.2023 à : 

UNIA VAUD

Case postale 7667

1002 Lausanne

ENSEMBLE À GAUCHE APPELLE À SIGNER LES DEUX INITIATIVES POUR UN SALAIRE MINIMUM LÉGAL PARCE QUE : 

1. LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE L’EXIGE 

Deux ans de pandémie de Covid-19 ont mis en évidence et accentué la précarité dans le canton. L’inflation aggrave encore cette situation. L’augmentation de 5,8 % du coût de la vie a frappé de plein fouet les ménages, dont certains peinaient déjà à joindre les deux bouts. Pendant ce temps, les salaires ne suivent pas : les salaires réels ont baissé de 0,8 % en 2021 puis 1,9 % en 2022. 

Vivre dignement de son travail est un principe évident qui doit être protégé et garanti urgemment.

2. IL FAUT AMÉLIORER LA SITUATION DES TRAVAILLEUR·EUSE·X·S PAUVRES

Le droit du travail en Suisse est très libéral. Il protège prioritairement les employeurs, en faisant de la précarité et de l’exploitation éhontée une règle afin d’augmenter au maximum les profits. Dans le canton de Vaud, des salaires trop faibles pour couvrir des besoins fondamentaux, comme le logement ou la santé, sont un grave problème pour une grande partie
de la population. Aujourd’hui c’est près de 10 % des vaudois·e·x·s qui touchent des bas salaires (soit moins de 4326 francs) et n’arrivent pas à vivre de leur revenu sans recours à des aides.

Force est de constater que les conventions collectives de travail (CCT) ne suffisent pas à contrer la précarité. Seule la moitié environ des secteurs professionnels sont couverts par des CCT. Celles-ci n’arrivent mal- heureusement pas toujours à suivre l’augmentation du coût de la vie. De plus, une partie d’entre elles fixe des salaires minimums bien en dessous de 23 francs, comme c’est le cas de l’hôtellerie-restauration.

3. INSTAURER UN SALAIRE MINIMUM EST UNE AVANCÉE FÉMINISTE

Dans le canton de Vaud, les femmes sont deux fois plus concernées par le bas salaires que les hommes. D’une part, elles sont bien trop souvent assignées à des métiers injustement peu valorisés et mal rémunérés, comme l’éducation, la vente, le nettoyage ou les services. D’autre part, elles sont trois fois plus nombreuses que les hommes à avoir recours aux emplois à temps partiel.

Ces contrats ne sont pas anodins : 69 % des temps partiels sont occupés par des mères célibataires, contraintes de s’organiser de cette façon pour pouvoir concilier vie familiale et vie professionnelle. Mais bien souvent, ces temps partiels ne paient pas assez : les mères seules constituent 60 % des bénéficiaires des PC familles.

Finalement, si la précarité est un fardeau tout le long de la carrière profes- sionnelle, elle l’est d’autant plus une fois à la retraite. Les bas salaires ne permettant pas de cotiser suffisamment, de très nombreuses femmes ne reçoivent que la rente de l’AVS, sans 2e pilier. Dans le canton de Vaud, elles représentent 66 % des bénéficiaires des prestations complémentaires à l’assurance-vieillesse.

L’introduction d’un salaire minimum légal permettrait de contrer cette forme d’injustice sociale, en revalorisant les métiers précaires occupés majoritaire- ment par des femmes et en augmentant par là même les rentes. Améliorer le niveau de vie des salarié·e·x·s permet de lutter contre la précarité de tous·tes·x, et en particulier des femmes, dans les différentes étapes de la vie.

4. IL FAUT S’ATTAQUER AU DUMPING SALARIAL ET À LA SUREXPLOITATION DES TRAVAILLEUR·EUSE·X·S ÉTRANGER·ÈRE·X·S !

Les écarts de salaire entre employé·e·x·s suisses et étranger·ère·x·s sont de 14%. Une inégalité flagrante dont on parle peu. Cet écart se fait particulièrement sentir pour les personnes extra-européennes, qui sont près de 12% à être considérées comme pauvres au niveau fédéral. Laisser les entreprises libres de profiter des difficultés à obtenir un statut de séjour stable et de la discrimination raciste à l’embauche afin de baisser le plus possible les salaires est une attitude économique antisociale qui participe au dumping social de l’ensemble du marché du travail.

Instaurer un salaire minimum digne, c’est participer à lutter contre la discrimination xénophobe et raciste, tout en agissant pour tirer l’ensemble des bas salaires vers le haut.

5. LE SALAIRE MINIMUM EST UNE MESURE EFFICACE, LARGEMENT APPROUVÉE DANS D’AUTRES CANTONS !

En 2011, l’initiative vaudoise pour un salaire minimum avait obtenu le soutien de 48,89 % des votant·e·x·s. Depuis, de nombreux cantons l’ont introduit et l’ont approuvé. À Genève et Neuchâtel notamment, la population ne s’est pas trompée en le plébiscitant : les salaires minimaux n’ont pas fait augmenter le chômage et ont entraîné des hausses de salaire remarquables. À Genève, ce sont quelque 30 000 travailleur·euse·x·s, dont deux tiers de femmes, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration, le commerce de détail ou le nettoyage qui ont vu leur vie changer.

6. C’EST UN PREMIER PAS VERS UNE MEILLEURE REDISTRIBUTION DES RICHESSES

Depuis des années, les politiques néolibérales attaquent sans cesse les conditions de vie et de travail des salarié·e·x·s. Les autorités cantonales et fédérales distribuent des cadeaux fiscaux aux multinationales et leurs actionnaires, assèchent les caisses de l’État et cassent les services publics. D’autre part, les salarié·e·x·s subissent des attaques répétées sur leurs retraites.

La continuité entre RIE 3 et RFFA, PV 2020, AVS 21 et LPP 21, nous montre que les autorités sont prêtes à tout pour multiplier les profits privés sur le dos des travailleur·e·x·s, les condamnant à travailler toujours plus et toucher toujours moins.

Les entreprises doivent maintenant être obligées de garantir des salaires dignes à leurs employé·e·x·s ! Le salaire minimum est une mesure nécessaire est urgente pour combattre la pauvreté. C’est aussi un levier de pression pour l’ensemble des travailleur·euse·x·s pour exiger l’augmentation de tous les salaires !

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