Travaillons moins pour vivre mieux

Travaillons moins pour vivre mieux

  • Instauration immédiate de la semaine de 32 heures, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires
  • Vers la semaine de 20 heures à terme, pour le partage des richesses et la préservation de notre écosystème
Greve des femmes, Lausanne, 14 juin 2019
Greve des femmes, Lausanne, 14 juin 2019. Travailleurs de tous les pays: qui lave vos chaussettes?

Alors que le Parlement envisage d’augmenter la durée légale du travail, nous proposons une réduction immédiate du temps de travail à 32 heures, avec embauches correspondantes et sans perte de salaire pour les revenus inférieurs à 120 000 francs par an. À plus long terme, dans la perspective de construire une société écologiste, solidaire et débarrassée de la course au profit, nous défendons la diminution de la durée légale du travail à 20 heures hebdomadaires.

Nous passons plus de la moitié de notre vie au travail, à produire des richesses essentiellement captées par une minorité. En Suisse, les 2 % les plus riches accaparent autant de ressources que les 98 % qui s’épuisent au travail. Avec une durée du travail parmi les plus élevées au monde, la Suisse est l’un des pays où les salarié·e·s rapportent le plus à leurs employeurs·euses. Cette pression à la productivité et au rendement enrichit les plus riches et altère notre santé et notre qualité de vie.

La réduction du temps de travail à 32 heures, combinée à un salaire minimum de 4500 francs par mois, à un salaire maximum, à six semaines de vacances annuelles et à une retraite à 60 ans pour tou·te·s, mettra un terme au rythme de vie effréné auquel nous sommes soumis·e·s et permettra de récupérer du temps libre. Nous pourrons prendre soin de notre santé, nous consacrer à notre famille et à nos proches, prendre part à des engagements citoyens, associatifs ou culturels et profiter de nos loisirs. Elle contribuera aussi à la lutte contre le chômage provoqué par la prochaine crise économique. 

Cette baisse du temps d’activité professionnelle doit s’accompagner d’une amélioration des conditions de ce travail par le renforcement des droits et du contrôle de la production par les salarié·e·s.

Réduire le temps de travail est aussi une mesure écologiste et anti-productiviste, car il s’agit aussi de produire moins pour préserver notre écosystème. Passer à 20 heures de travail hebdomadaires implique de réduire, voire supprimer la production de marchandises polluantes et inutiles telles que la publicité, les armes, les industries du luxe et la production d’engrais de synthèse ainsi que de partager équitablement le travail utile et nécessaire.

Partager le travail est enfin un pas important vers une égalité réelle entre femmes et hommes. Les femmes sont en effet plus nombreuses à devoir accepter des temps partiels et des horaires flexibles, quand elles ne sont pas simplement exclues du marché du travail. La réduction du temps de travail favorise une meilleure répartition des tâches telles que l’éducation, les soins aux proches, le ménage, toutes ces tâches non rémunérées largement supportées par les femmes.