Pour une décroissance juste et solidaire

Pour une décroissance juste et solidaire

  • Pour que celles et ceux qui ont pollué la planète et son atmosphère en assument les coûts
  • Pour une écologie politique, non punitive, refusant la dégradation des conditions de vie et de travail des plus démuni·e·s
Manifestation pour le climat, Lausanne, mars 2019. Pas d'avenir sans décroissance.
Manifestation pour le climat, Lausanne, février 2019. Pas d’avenir sans décroissance.

Partout dans le monde, des milliers de jeunes se sont mobilisé·e·s pour nous alerter sur l’urgence de la crise climatique et écologique. D’ici 2024, les émissions de gaz à effet de serre de la Suisse devraient diminuer d’au moins 50 % par rapport à leur niveau de 1990. Nous devons ensuite atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, sans avoir recours à des mesures de géo-ingénierie ou de compensation. Pourtant, les projets actuels de révision de la loi sur le CO2 ne répondent aucunement à ces objectifs et ne permettent pas d’éviter un réchauffement de plus de 1,5 °C, seuil que le GIEC juge déjà dangereux.

Au lieu de s’attaquer aux véritables causes du problème, les projets de révision de la loi sur le CO2 misent sur des mesures de compensation. Mais pour répondre à l’urgence, il ne faut pas compenser, il faut réduire. Les nouvelles taxes prévues s’appliqueraient uniformément à toute la population, sans tenir compte des différences de revenu, alors que la pollution liée à l’importation des biens de consommation ainsi que l’impact climatique de la place financière helvétique restent, eux, complètement ignorés. 

Pourtant, les émissions de gaz à effet de serre du secteur financier sont 20 fois plus importantes que celles de toute la population suisse. Et on se refuse à toucher à des multinationales suisses comme Glencore, faisant partie des 100 entreprises provoquant plus de 70 % des émissions de CO2 dans le monde, ou encore Vale, responsable des barrages dont les ruptures ont causé des catastrophes écologiques et humanitaires majeures au Brésil, en 2015 et en 2019. 

Il est illusoire de penser résoudre la crise climatique sans s’attaquer au système profondément injuste qui la sous-tend. La crise écologique est une conséquence inévitable du capitalisme, qui ne peut survivre sans produire et gaspiller toujours plus. Les taxes et autres solutions dites « vertes » prônées par les partis gouvernementaux renforcent les inégalités sociales et poussent la population à s’opposer à toute politique écologique.

Nous devons sortir de cette logique capitaliste et défendre une politique basée sur le principe de justice climatique : toute mesure environnementale doit contribuer à réduire les inégalités sociales et conduire à une meilleure répartition des richesses. Le principe du pollueur-payeur doit être appliqué : celles et ceux qui causent et profitent des émissions de gaz à effet de serre doivent être mis prioritairement à contribution, et non pas ceux et celles qui en sont les victimes, sous quelque forme que ce soit.