Pour l’égalité dans les faits

Pour l’égalité
dans les faits

Grève des femmes, Lausanne, 14 juin 2019
Grève des femmes, Lausanne, 14 juin 2019. Photo: Gustave Deghilage

Le 14 juin dernier, des centaines de milliers de femmes et d’hommes solidaires sont descendu·e·s dans les rues pour dénoncer les discriminations qui touchent encore aujourd’hui les femmes et les personnes LGBTIQ. 

Nous soutenons les revendications du Manifeste de la Grève du 14 juin. En effet, l’égalité dans les faits est encore loin d’être atteinte. Nous militons activement contre l’oppression de toutes les personnes discriminées par le patriarcat au sein du système capitaliste. 

Cette oppression se traduit entre autres par la place qui leur est assignée sur le marché du travail et dans le fait que le travail dit « reproductif » (travail domestique, soins apportés aux enfants, aux proches et aux personnes âgées…) n’est pas reconnu. Les femmes sont aujourd’hui très largement cantonnées à des emplois à temps partiel, le plus souvent faiblement rémunérés qui mettent en péril leur autonomie et leur capacité à vivre dignement. En 2017, 60 % des femmes ayant un enfant de moins de 12 ans occupaient un emploi à temps partiel, contre 11 % des hommes dans la même situation. Cette inégalité vient de l’organisation politique et économique de notre société et constitue un facteur de vulnérabilité pour les femmes. Elle doit être corrigée. 

Selon l’OFS, le travail reproductif représente un nombre d’heure non rémunérées (9,2 milliards d’heures) supérieur à celui de l’ensemble des heures salariées en 2016 (7,1 milliards). Il s’agit de prendre la mesure de cette injustice : ces heures sont effectuées essentiellement par des femmes. Ce travail, sans lequel l’économie de notre pays ne saurait fonctionner, doit être reconnu et pris en compte notamment au niveau de l’assurance chômage, du calcul des rentes ou de la fiscalité. 

Parce que la solidarité est notre arme, nous défendons un féminisme des 99 %, radicalement anticapitaliste. Un féminisme qui permettrait à quelques privilégiées d’accéder aux conseils d’administration de grandes entreprises ou à des postes prestigieux de la fonction publique, alors que l’ensemble des salarié·e·s de ces entreprises continuent à être mal rémunéré·e·s, ne nous intéresse pas. Nous nous engageons pour un féminisme inclusif sensible aux positions de classe, de race, de sexualités et d’identité de genre. Car ce sont toutes les formes de discrimination que nous combattons.

Les personnes LGBTIQ sont le plus souvent discriminées à l’embauche ou sur leur lieu de travail en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Leur intégrité ainsi que leur santé physique et psychologique sont constamment mises en danger. Nous exigeons le respect de la non-discrimination à l’embauche et des mesures de prévention du harcèlement au travail.

Les travailleuses étrangères et/ou racisées sont sur-représentées dans les métiers hautement précarisés. Nous exigeons une régularisation de leur statut et des mesures immédiates contre les discriminations qu’elles subissent. 

Nous nous engageons contre les violences faites aux femmes quelles que soient leur classe, leur race ou leur orientation sexuelle. Ces violences se déploient partout : à la maison, au travail, dans les lieux publics, à l’école. Une femme sur trois en Suisse est victime de violence au cours de sa vie. L’écrasante majorité se tait. La lutte contre ces violences est une responsabilité politique collective. Chaque femme a droit à une vie sans violence !

Nos revendications
  • La mise en œuvre de contrôles systématiques et des sanctions pour les employeurs ne respectant pas la loi sur l’égalité salariale
  • La reconnaissance du travail dit «reproductif» comme un travail essentiel, méritant une bien meilleure prise en compte lors du calcul des rentes, de l’assurance chômage et de la fiscalité 
  • L’instauration d’un congé parental égalitaire d’une année et le droit à une place en crèche ou en garderie pour tous les enfants 
  • L’accès gratuit et facilité à l’avortement et aux moyens de contraception ainsi que des soins de santé de qualité qui prennent mieux en compte les besoins des femmes et des personnes LGBTIQ
  • La disparition de la « taxe rose », c’est-à-dire la majoration du prix de certaines marchandises du seul fait qu’elles sont destinées à une clientèle féminine
  • L’application effective de la Convention d’Istanbul par l’instauration d’un plan national de lutte contre les violences faites aux femmes 
  • La reconnaissance de la pénibilité des métiers exercés par les femmes les moins privilégiées et des pathologies graves qu’ils induisent